Le haut du clocher de l’église
Carillonne à qui mieux mieux
Les souris sont polissonnes
Elles ont mangé leurs aveux
Sur le toit les oiseaux lyres
Ont bavé dans leur gamelle
J’ai jeté ma tire-lire
Les aveux dans la poubelle
J’ai humé l’air putride
Des ténèbres environnantes
J’ai lavé tout leur acide
Aux saveurs putrescentes
J’ai scotché l’arborescence
Des valeurs indéfinies
Les malheurs sont en vacance
Aux odeurs mi figues mi pourries
J’ai jeté l’âme en verdure
Sur la poubelle du lit
De la rivière avant l’heure
De l’armure au paradis
J’ai sauvé les pommes sans terre
De dessous la courtepointe
De l’amer la mer la feinte
La poursuite des oeuvres d’autrui
Sur le dessus des ténèbres
La valeur du paradis
S’en va s’envole sans regrets
A la fin la faim s’enfuit
A la rose épaisse de la nuit
Succède l’âme en peine sans vie
La vie que l’on mène sans bruit
S’écoule sereine sans habits
L’ombre sans cesse se démène
A la poursuite du paradis
Sur les rives les roses amènent
La terreur des pissenlits
A la nuit tombée l’heure amène
Son lot de souris
Sur les sentiers se démènent
Sans soucis
L’arbre mort sur la route amen
C’est l’église au paradis
L’armure sur le toit s’égrène
En chapelet d’organdi
La vie sans cesse nous ramène
A la pluie le temps maudit
Des fuyards le temps vomit
Ses ordures sans haleines
Les voiles du paradis
Sur le toit des gens amènes
Nous renvoient aux heures maudites
Des souriceaux en sursis
La dorure des gens sans vie
Nous ramène sans organdi
Sans aspect sans parure
Sans gourmandise affaiblis
Par tant de haines inassouvies
Sur le toit de l’être en peine
De grandir simplement
Sans enfants et sans parents
La vie en vaut elle la peine
Si l’on pleure ses parents
Ses enfants son chat sa peine
Au fond d’un trou sans raison
L’assombrissement si soudain
D’une branche sans levain
Sans moule sans parapluie
Pour demain
Assombrit le chemin pourpre
Des pétales dorés dans la soupe
La route est longue le chemin
S’enorgueillit c’est soudain
De mordre dans la poussière
C’est serein
La ronde des anges nous ramène
A l’orgueil des capucins
C’est la nuit l’ombre s’achève
Sur le toit des rêves sans fin
Où l’image des capucins
Se fait nègre dans leurs desseins
Si les oiseaux lyres achèvent
La tire-lire endommagée
A tire d’aile les oies cendrées
Ont ouvert leur porte monnaie
La rose pourpre a ouvert
Un robinet détérioré
La parure s’en va sans fil
Sans intestins pour rapiécer
Les morceaux détériorés
Par le gel le givre la rive
Le dessein que nul été
Ne peut dire ne peut construire
Sur le pont de l’amitié